MÃªme au-delÃ  de ces manifestations spectaculaires, la violence est une intrusion fracassante qui dÃ©chire le cours des choses. La violence n'est-elle pas prÃ©cisÃ©ment ce geste, cette situation, cet Ã©vÃ©nement qu'on ne comprend pas et qui produit une suspension de sens ? N'est-elle pas aussi ce qui, pour raconter cet Ã©vÃ©nement, pousse obstinÃ©ment Ã  une quÃªte de sens ? La violence se raconte, elle nomme, elle est dans tous les rÃ©cits. Elle annule le sens, elle le dÃ©place de force, elle le renouvelle ou elle s'accroche Ã  un sens donnÃ©, elle est prise par l'urgence. Ainsi, la violence n'est ni dans l'ordre, ni dans le dÃ©sordre, elle force le politique Ã  se dÃ©finir autrement. Elle est dans les mots, dans leur usage, dans leur puissance de nommer, dans des fragments de pensÃ©e qui Ã  un moment se condensent. L'empire de la violence est dans les imaginaires.  C'est Ã  partir du parler ordinaire, des romans, des discours politiques, des rÃ©cits d'actions collectives que la vingtaine d'auteurs de ce livre appartenant Ã  un mÃªme groupe de recherche (Groupe de recherche sur les imaginaires politiques en AmÃ©rique latine, GRIPAL-MontrÃ©al) cernent la violence dans l'imaginaire latino-amÃ©ricain. Dans ce livre, la Colombie, HaÃ¯ti, le BrÃ©sil, le PÃ©rou, l'Argentine, le Venezuela, la Bolivie, le Mexique, l'AmÃ©rique centrale, et mÃªme le Chili, sont explorÃ©s rÃ©solument au-delÃ  de la paranoÃ¯a des classes moyennes latino-amÃ©ricaines et de celle des touristes Ã©trangers.

La violence dans l'imaginaire latino-americain PDF

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